mercredi 24 octobre 2007

jeudi 18 octobre 2007

I, ROBOT

I ROBOT, une sacrée merde, c'est Asimov qu'on assassine !
Etrange de voir Alex Proyas responsable du curieux et très dickien Dark City, se retrouver fossoyeur de l’œuvre d’Asimov. Ambition de têtard, histoire formatée comme une disquette, pompage tous azimuts à donner le tournis à l’actrice de Deep Throat et bien sûr personnages aussi ridicules que moi en maillot de bain et dont l’épaisseur psychologique a été calibré pour mettre en valeur des chaussures (Converse cité complaisamment), une chaîne HI-FI (JVC), une voiture (Audi), des transporteurs (Fedex) et un message quasi subliminal (le robot s’appelle Sonny). Alors bien sûr la richesse de la littérature d’Asimov est pillée sans être comprise pour remplir les espaces libres de ce film publicitaire de presque deux heures.
Will Smith travaille pas trop, tranquille, il reprend son rôle de Bad Boys, clins d’œil, humour immature et dégaine frimeuse compris. Il semble plus avoir bosser son roulement d’épaule et son ondulation du bassin que ses répliques mais bon… qui lui en voudrait ?!
La meuf, elle, ne sert à rien, mis à part à tomber amoureuse de Smith pour montrer ô combien il est cool… Elle comble aussi quelque trous du scénario dont l’ambition pourtant proche du néant arrive tout de même à s’emmêler les pinceaux. L’une de ses dernière phrase : « Il y a quelque chose qui me tracasse… » oui, nous aussi, et ce qui nous tracasse ce n’est pas tant que ton personnage attende la dernière scène pour se dire que le scénar prend l’eau, mais surtout qu’il pourrait se rendre compte qu’il ne sert à rien et qu’il n’est qu’un faire valoir abusivement stéréotypé qui n’a pour but que de mettre en valeur la séduction du héros qui doit prouver par là même à quel point ses chaussures sont cools ! Ma pauvre, ton personnage n’est qu’un paillasson sur lequel les godasses du héros viennent se décrotter…
Le robot pour sa part essaye de bien jouer et ce serait assez facile de dire qu’il s’en sort mieux que les autres. Semblant sortir du casting d’A.I., il est donc assez moche et somme toute pas très crédible… Ce truc massacrant à mi parcours un classique comme « Le Robot qui rêvait », il mériterait honnêtement de se faire déconnecter, et pas que pour la cohérence du film dont tout le monde se branle je pense ! Comme ils sont nombreux et que ces maudits machins se ressemblent tous (ça permet de photocopier une belle image de l’Attaque des Clônes comme ça vite fait hop hop ça mange pas de pain) on sent que les décideurs ont du se dire « merde, déjà que notre truc est complètement con, mais si en plus on y pige que dalle, les gens risquent fort de se dire que Converse en fait c’est de la merde… Bon quelqu’un à une idée ? » « Oui ! répondit le scénariste, j’ai pensé à tout ! Les méchants auront une lumière rouge, les gentils une lumière bleue… » Passons sur la symbolique des couleurs pour s’arrêter rire un instant de ce procédé particulièrement débile qui ferait décrocher des gens qui retourneraient au cinéma après 30 ans d’isolement et qui n’auraient pas encore décroché du film à ce moment là !
Se foutre de la gueule du monde est un art et ceux qui ont voulu ce film sont dans ce domaine des génies. D’années en années, le cynisme de merdes de cette envergure qui ne tiennent que sur un acteur reproduisant des mimiques de show TV enrobées d’une soupe visuelle boostée aux croûtons numériques atteint des sommets. Ces sommets auraient pu être ébouriffants si l’on ne s’était pas arraché les cheveux devant la scène finale où l’on assiste consterné au spectacle du robot Sonny se dressant face à tous ses congénères dans un plan très pompier censé exalter le sentiment de liberté… Oooooh que voilà le noble sentiment… Libère toi, libère le peuple… Bref fais la révolution contre l’oppresseur humain et ne t’inquiètes pas, on est pas à une contradiction prêt si c’est pour démouler une belle image qui impressionnera le gogo qui ne se demandera pas où diable allait donc ce machin ! (Rappelons que dans le plan d’avant ce sont les avions de chasses américains qui font une jolie figure devant Will Smith qui représentent l’idéal de Liberté)
On a même pas besoin de penser à Blade Runner pour haïr les exécutifs qui ont décidé de ce truc là, on serait tenté de dire qu’à côté Minority Report est un chef d’œuvre et A.I. une œuvre philosophique intense, mais ce ne serait pas très fair-play de comparer des films (même bourrés de défauts) à cette publicité de deux heures. Financé probablement par des banquiers qui ont finement calculé leur retour sur investissement, il nous reste qu’à espérer qu’un jour on dressera un Nuremberg pour ces ordures ! J’m’en vais retourner voir Cecil B. Demented et rêver du jour où l’on envahira militairement Hollywood. A mort les éxecutifs de la Fox ! Et qu’on tonde Proyas pour avoir conduit le train de cette infamie…